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Ep. 5 – Carlo Molinari : « A l’âge de 15 ans, j’ai décrété que je n’irai plus à l’école »

Carlo Molinari

Quelle émotion. En imaginant ce projet de podcast il y a plusieurs mois, j’avais très vite identifié Carlo Molinari parmi mes invités rêvés. Parce que j’ai grandi à Metz, parce que le FC Metz a bercé ma jeunesse, et parce que Carlo est tout simplement un très grand monsieur. Une figure locale respectée de tous, non pas uniquement pour son parcours et ses réussites, mais pour son humanité, son humilité, sa grande proximité avec le « peuple lorrain » qu’il a toujours respecté. Et que dire de ces multiples instants de joie, ces éclairs de bonheur apportés par le club à des lorrains avec qui la vie n’a pas toujours été généreuse. Quand on m’a confié son numéro de téléphone, je l’ai enregistré avec précaution dans mon répertoire, cherchant le bon moment pour lancer l’appel. Pas aujourd’hui, pas demain, je voulais attendre le bon moment. Ce jour-là, malgré ce numéro inconnu affiché sur son smartphone, Carlo Molinari décroche, et je me lance. Je lui explique Tomate Mozza, ma démarche, pourquoi j’aimerais l’y convier. Il est intrigué, il me demande d’où je viens en Italie, je lui raconte, et lui dis mon attachement à la région, à cette ville. Je crois bien que c’est ce détail qui a fini de le convaincre. Donner des coups de pouces aux gens du coin, c’est toute sa vie. Rendez-vous est pris dans son bureau au siège du FC Metz, dont il est encore Président d’honneur après avoir dirigé le club durant 34 ans, jusqu’en 2009. On se retrouve sur le parking, sa bonhomie légendaire met rapidement à l’aise, il papote avec mon fils qui fêtait le lendemain ses 6 ans. Forcément, il n’a pas pu s’empêcher de fouiller dans ses tiroirs à la recherche d’un cadeau pour lui. Incroyable. Ce monsieur qui ne m’a jamais vu, qui se rend disponible pour moi un samedi matin, qui n’a pas grand chose à gagner (je lui ai quand même apporté un bon Bourgogne), vient d’offrir une montre aux couleurs du club à mon fils. Pourquoi cela ne m’a pas surpris. Durant notre entretien, Carlo me raconte l’arrivée de son père en France, en 1932. Il travaille alors dans le secteur des transports, très sollicité par l’un des plus grands chantiers de l’entre deux guerres, la Ligne Maginot. Charles Pascal Molinari nait l’année suivante, à Villerupt. Charles nous raconte comment il est devenu Carlo, sa passion pour la mécanique, ses titres de champion de France de motocross, et comment il a monté son entreprise de transport en repartant de zéro. J’aimerais vous partager l’émotion qui fut la sienne au moment de nous raconter pourquoi Besame Mucho et La Cumparsita resteront à tout jamais gravées en lui. Mais aucun mot ne sera aussi fort que le silence de sa gorge nouée. Je serai à jamais honoré que Carlo ait accepté de livrer dans tomate Mozza cette part de lui aussi intime. Mais cet épisode n’est pas que larmes et nostalgie, je vous rassure. Carlo reste un homme de son temps, et ses valeurs continuent d’irriguer les couloirs de ce club ancestral, et de la ville. Et que dire de son message à tous les Français issus de l’immigration italienne, en fin d’épisode. Je vous souhaite une excellente écoute ! J’espère que cet épisode vous plaira autant qu’il m’a plu de l’enregistrer. Si c’est le cas, n’hésitez pas à noter Tomate Mozza sur Apple Podcasts, et à vous abonner sur votre plateforme de podcasts favorite !



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  • Le Bon Samaritain, 21 rue Mazelle, 75000 Metz 
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Christofer Ciminelli

Dans Tomate Mozza, je pars à la rencontre de citoyens qui, comme moi, ont grandi en France avec un morceau d'Italie en eux. Ils et elles nous racontent leurs parcours, leurs racines, et comment ce lien avec l'Italie nourrit leur quotidien.